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Myosite focale : une maladie rare méconnue. Expérience d’un service de médecine interne - 19/12/20

Doi : 10.1016/j.revmed.2020.10.357 
M. Guermazi , J. Anoun, A. Derbel, I. Benhassine, M. Kermani, A. Mzabi, A. Rezgui, F. Ben Fradj, C. Laouani Kechrid
 Service de médecine interne, hôpital universitaire Sahloul, CHU Sahloul, Sousse, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La myosite focale est une maladie rare de cause inconnue. Il s’agit d’une lésion inflammatoire douloureuse et nodulaire d’un muscle squelettique ou d’un groupe musculaire sans déficit moteur associé. Nous rapportons 3 cas de myosite focale pris en charge dans un service de médecine interne.

Observation

Cas 1 : il s’agit d’une femme de 30 ans qui s’est présentée avec un œdème palpébral gauche associé à une douleur oculaire insomniante. Le bilan biologique était normal notamment avec négativité des AAN et des ANCA. L’IRM orbitaire a objectivé une myosite du muscle oculomoteur droit latéral de l’œil gauche. Cet épisode a été traité symptomatiquement avec une bonne évolution initiale. Trois mois plus tard, il y a eu récidive de la symptomatologie pour laquelle la patiente a été mise sous corticothérapie à forte dose pendant 4 semaines avec une dégression sur 6 mois et une évolution favorable sans récidives. Cas 2 : il s’agit d’un homme de 54 ans diabétique au stade de complications dégénératives, hypertendu et ayant une AC/FA compliquée d’AVC. Il s’est présenté avec un œdème de la jambe droite avec une impotence fonctionnelle totale et une rougeur qui évoluait depuis 2 mois sans fièvre ni altération de l’état général. L’IRM et la biopsie musculaire étaient en faveur d’une myosite focale. L’évolution était bonne avec une résolution spontanée sous simple traitement antalgique laissant place à une induration des muscles postérieurs de la jambe. Cas 3 : une femme de 18 ans sans antécédents particuliers s’est présentée avec des céphalées, exophtalmie droite et larmoiement associés à des douleurs rétro-orbitaires non améliorées par un traitement antalgique et anti-inflammatoire. Il n’y avait pas de syndrome inflammatoire biologique et le reste du bilan biologique, notamment les CPK et LDH étaient sans anomalies. Une échographie oculaire complétée par IRM et une biopsie musculaire ont conclu à un aspect cadrant avec une myosite focale du muscle droit interne de l’œil droit. Devant le caractère récidivant du tableau, elle a reçu des corticoïdes (des boli de solumédrol relayés par une corticothérapie à forte dose à deux reprises avec une réapparition des signes cliniques au cours de la dégression à la dose de 35mg/kg/j de prednisone). Puis elle a bénéficié d’une cure d’immunoglobulines intraveineuses avec une amélioration transitoire conduisant à la mise sous méthotrexate lors de la poussée ultérieure. L’évolution favorable sans récidive sur 16 ans.

Discussion

La myosite focale est une maladie rare inflammatoire bénigne touchant tous les muscles squelettiques dont le diagnostic repose essentiellement sur l’imagerie et est confirmé par l’examen anatomopathologique. Le pronostic est souvent favorable sous traitement symptomatique (antalgique et/ou AINS), comme ça a été le cas dans la 2e observation, ou même sans traitement. La place des corticoïdes comme traitement de 2e ligne reste controversée et réservée à quelques atteintes sévères et/ou rebelles comme l’atteinte des muscles oculomoteurs (cas 1 et 2). Les récidives sont peu fréquentes mais restent possibles (cas 3) justifiant le recours aux immunosuppresseurs comme traitement de 3e ligne.

Conclusion

Devant la rareté de cette entité et le polymorphisme clinique qu’elle peut revêtir on juge d’important de connaître cette pathologie et de l’évoquer devant une douleur musculaire localisée avec une induration en regard. Ce diagnostic qui peut prêter à confusion avec d’autres diagnostics différentiels qui sont plus graves tels que les tumeurs et les pyomyosites qui vont conditionner la prise en charge ultérieure.

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Vol 41 - N° S

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